Cette
interview a été réalisée en Août 2010. Je l'ai utilisé dans la
recherche que je faisais des articles sur la petite maisons
d'édition, en particulier au Canada. (Ironie du sort, il a été
difficile d'obtenir ces articles publiés au Canada.) Par conséquent,
ce que Mme Saint-Jean dit doit être placé dans le contexte de
l'histoire récente. Néanmoins, un bon nombre de ses commentaires
sont tout à fait intéressante et mérite d'être lu à nouveau
maintenant.
This
interview was originally done in August 2010. I used it in research I
was doing for articles on small press publishing, especially in
Canada. (Ironically, it has been hard to get those articles published
in Canada.) Therefore, what Ms. St.-Jean says must be placed within
the context of recent history. Nevertheless, many of her comments are
quite interesting and worth reading again now.
Nicole
St.-Jean, Guy St.-Jean, editeur
1.
On entend souvent que la littérature est dan un état de crise.
Premièrement, êtes-vous d'accord avec ça? Si oui, quelles sont les
facteurs qui ont crée cette crise? Est-ce la récession
contemporaine? L'onzieme Septembre? Ou est-ce qu'il y a d'autres
facteurs plus loins du nouveau millenaire qui a aussi fait la crise?
Réponse
: Je voudrais vous faire remarquer que si crise il y a, elle est
variable selon les territoires. Je peux vous parler de mon
territoire, le Canada francophone. Il y a une crise, oui, pour la
littérature pointue et plus littéraire, car il y a une très grande
offre de littérature, mais aussi d’autres produits culturels. Pour
ce qui est de la littérature populaire ou la littérature jeunesse,
il n’y a pas de crise ici, au Québec, au contraire. Les lecteurs
semblent s’être pris d’un engouement pour les auteurs d’ici,
alors qu’auparavant, ils n’en avaient que pour les auteurs
étrangers.
2.Et
la littérature, c'est quoi, exactement? Et est-ce que le roman
traditionel le meilleur representatif de ça?
Réponse
: Pour moi, la littérature est toute œuvre de fiction. Tous les
genres (policier, suspense, érotique, etc.) sont de la littérature
pour moi, de même niveau.
3
Pensez-vous que l'internet devrai être le premier moyen pour
distribuer les livres?
Réponse
: je pense qu’internet a un rôle à joué, mais pas nécessairement
le premier moyen? Il n’y a pas un moyen de distribuer les livres ou
un moyen qui soit meilleur que les autres. Il y a plusieurs besoins à
combler, et plusieurs clientèles, qui nécessitent des moyens
différents. Plus il y aura de moyens, et mieux le livre sera
distribué.
4
Pensez-vous que les e-livres remplaceront les livres de papier?
Réponse
: Certains livres papier seront probablement remplacés par les
e-livres. Pensons aux livres qui nécessitent une mise à jour rapide
(dictionnaires, encyclopédies, guides de voyage). Mais pour les
autres genres de livres, les deux formats cohabiteront encore
longtemps.
5
Pensez-vous qu'un genre de bandes dessinées pourrai prendre une
place centrale dans la culture litérraire?
Réponse
: Je suis désolée, je ne connais rien à la bande dessinée.
6
Récemment, est-ce que vos ventes des livres publiés en papier a
augmenté, diminuer, ou rester la même?
Réponse
: Certains ont diminué, mais la majorité a augmenté.
7.
Si vous publiez les e-livres, est-ce que leurs ventes a augmenté,
diminuer, ou rester la même?
Réponse
: Nous n’avons pas encore commencé à vendre des e-livres.
Certains de nos livres sont disponibles pour le feuilletage, mais pas
encore pour la vente.
8
Pensez-vous que les institutions pour promulgeur la littérature,
comme les biblioteques et les départements de la littérature aux
universitaires, peuvent faire de plus pour monter le vendres de
livres contemporain?
Réponse
: Oui, ils pourraient faire plus. Chez nous, les bibliothèques sont
malheureusement peu pourvues par manque de budget. Et à mon avis,
les départements de littérature font davantage la promotion des
classiques de la littérature que des nouveautés.
9
Pensez -vous que les prix pour la litterature sont dangereux parce
qu'ils suggerent qu “ce livre on doit le lire et tous les autres on
ne doit pas”?
Réponse
: sur notre territoire, cela a peu d’impact. Il y a tellement de
prix littéraires qu’ils en perdent leur crédibilité. Ce sont
plutôt les palmarès des libraires qui font vendre des copies.
10
Pensez-vous que les maisons les plus grandes pour la publication ont
introduit un sensibilité trop agressif au monde du livres?
Réponse
: je ne connais pas le sujet.
11
Pensez-vous que plus tard dans la francophonie les agents pour les
ecrivains auront trop de pouvoir?
Réponse
: J’en ai bien peur, comme dans le monde anglo-saxon. Les agents
littéraires ont leur utilité, en facilitant la vie des écrivains
et des éditeurs qui travaillent avec eux. Par contre, je crois
qu’ils ont tendance à ne travailler que dans leur réseau et à
ignorer des débouchés intéressants pour leurs auteurs (ils ont
tendance à être conservateur). De plus, ils peuvent parfois être
un frein à une relation harmonieuse entre les parties.
12
Pensez-vous que le settlement en Amerique du Nord avec Google est
juste pour les écrivains et les publiants?
Réponse
: Non. Par cet accord, Google bafoue les droits d’auteur et la
gestion des droits. Et il ne l’est certainement pas pour les
éditeurs et créateurs francophones. Nous avons été inclus dans
l’accord Google parce que nous sommes au Canada, mais nos façons
de vendre le livre n’ont aucun rapport avec la culture commerciale
anglo-saxonne.
14
Pensez-vous que le vendeurs de livres electronique comme Amazon et
Indigo et les autres sont juste au niveau de leur prix pour e-livres?
Réponse
: je pense que leurs prix sont trop bas. Par la place qu’ils
occupent sur le marché, ils sont en train d’imposer un modèle
économique qui n’est pas nécessairement à l’avantage de tous
les acteurs de la chaîne du livre. Ils ne cherchent qu’à
s’accaparer ce marché.
15
Pensez-vous qu'il y a un mur entre la littérature anglophone
Canadienne et francophone Québecoise?
Réponse
: Oui. Les réalités culturelles sont très différentes et même
inconnues de part et d’autre (deux solitudes), ce qui rend
difficile la commercialisation d’un auteur provenant de l’autre
culture, surtout s’il ne parle pas l’autre langue.
16
Si oui pour le no. 15, est-ce qu'il y a quelque chose de faire pour
les institutions culturelles comme le Conseils des Arts du Canada
pour ameliorer cette situation? Ou est-ce qu'on a tort d'éntendre
que les institutions gouvernementales fassent quelque chose de plus?
Est-ce qu'on a besoin de nouvelles stratégies?
Réponse
: Parce que nous sommes dans un petit pays et que nous sommes menacés
du point de vue culturel, autant du côté anglophone que du côté
francophone, par des puissances étrangères, les institutions
gouvernementales devraient faire davantage. Les programmes de
subvention à la traduction devraient être bonifiés, mais devraient
également pouvoir être accessibles à tous les genres de livres
canadiens afin que les populations canadiennes aient accès à la
culture de l’autre langue. C’est souvent par des sujets de la vie
de tous les jours qu’on apprend à connaître une autre culture :
la gastronomie, les activités sportives, l’histoire, la
géographie, les relations entre les personnes, les mœurs, etc.
17
Pensez-vous qu'il y a un chasm entre la litterature francophone
Québecoise et la litterature Amérindienne Québecoise?
Réponse
: absolument. À preuve : je ne connais rien de la littérature
amérindienne québécoise.
18
Si oui pour le no. 17, est-ce qu'il y a quelque chose de faire pour
les institutions culturelles comme le Conseils des Arts du Canada
pour ameliorer cette situation? Ou est-ce qu'on a tort d'éntendre
que les institutions gouvernementales fassent quelque chose de plus?
Est-ce qu'on a besoin de nouvelles stratégies?
Réponse
: Les institutions devraient faire davantage pour favoriser les
échanges. Cependant, je ne suis pas sûre que cela relève du
conseil des arts du Canada s’il s’agit d’une problématique
québécoise (à moins que la question se répercute dans toutes les
provinces). Dans ce cas, cela devrait relever d’une institution
québécoise. Je ne vois malheureusement pas laquelle a la mission
pour relever ce défi.
19
Est-ce qu'il y a trop de maisons pour la publication au Québec? Ou
pas assez?
Réponse
: Il n’y a pas trop de maisons d’édition au Québec. Je pense
que chaque maison occupe un créneau qui lui est propre et qui
remplit une mission et comble un besoin. S’il y en avait trop, il y
aurait élimination naturelle. De plus, éditer un livre est aussi
une forme d’expression, et tant que les humains voudront
s’exprimer, il y aura des éditeurs qui voudront les publier.
20
Avez-vous l'autres remarques au sujet du monde publiant contemporain?
Réponse
: non.
Nicole
Saint-Jean est le pésidente du Guy Saint-Jean Éditeur Inc.
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